… Ou le chemin artisanal pour la conception et la fabrication des articles en cuir …
L’artisane réalise l’ensemble des étapes de conception et de fabrication de ses articles de maroquinerie,
dans son atelier en Gironde.
Pour mieux se rendre compte du processus de travail sur un article en cuir, voici un petit aperçu des étapes de création :
L’artisane dessine l’article qu’elle souhaite fabriquer, en réfléchissant à...
Elle définit et note tous les éléments qui vont permettre la fabrication de l’article
L’artisane réalise des dessins techniques des différentes vues et coupes de l’article (face, profil…), en y précisant les montages choisis, les zones de collage, de couture, de fixation d’accessoires… Cela permet d’avoir une vue d’ensemble de l’article et de garder en mémoire son assemblage, si elle souhaite le réaliser par la suite en petite série.
Le parage correspond à une opération de désépaississement du bord d’une pièce de cuir, pour faciliter sa couture et donner un rendu plus fin et soigné. L’artisane réalise ainsi, pour chaque article, une fiche récapitulant les mesures de parages à réaliser sur chacune des pièces de cuir composant l’article.
L’artisane liste par écrit, dans l’ordre chronologique, les différentes étapes de fabrication de l’article pour n’en oublier aucune (étapes décrites en suivant). Cela lui permet, là encore, de garder une trace de l’assemblage si elle souhaite ensuite reproduire l’article. Cette étape est importante pour s’assurer qu’elle a bien pensé à tous les éléments constituant l’article et à toutes ses phases d’assemblage. Cela évite d’avoir à découdre/démonter des pièces par oubli d’intégration d’un élément au préalable.
Une fois que le prototype lui a permis de définir les bonnes dimensions, le style précis de l’article et tous ses aspects, l’artisane passe au patronage.
L’artisane réalise un modèle de l’article (une sorte de brouillon) pour en vérifier les proportions, modifier certaines dimensions si besoin, s’assurer qu’il correspond à ce qu’elle veut réaliser. Si besoin, elle modifie l’ensemble ou des détails, c’est un travail de recherche et d’expérimentation essentiel, car une bonne vérification de tous les éléments composant un article, permettra ensuite une fabrication plus fluide, limitant les mauvaises surprises…
Lorsque les patrons sont prêts et que l’artisane a choisi le/les cuir(s) nécessaire(s) à la confection de l’article, elle étudie:
Avec son tranchet, l’artisane coupe manuellement les différentes pièces en cuir de l’article, en suivant les contours tracés.
Certains maroquiniers effectuent la coupe des cuirs à l’aide de grosses presses (mécaniques, hydrauliques ou numériques) et d’emporte-pièces en métal. Il existe aussi un autre procédé de découpe laser. Ces systèmes de coupe représentent un gain de temps très important dans les étapes de fabrication.
C’est une étape nécessaire si le cuir utilisé est trop épais. Elle consiste à désépaissir chaque pièce de cuir sur toute sa surface, avec une machine spécifique, appelée une refendeuse. Cette machine se règle pour obtenir l’épaisseur voulue. Cela peut permettre de réaliser un travail plus fin et un article moins lourd.
Les articles de petite maroquinerie, par exemple les portefeuilles, nécessitent un assemblage de plusieurs couches de cuirs. Si ces derniers n’étaient pas refendus, le travail serait plus compliqué, le rendu plus grossier et l’article ne serait pas forcément fonctionnel (pliage plus difficile…).
Comme évoqué précédemment, le parage permet de désépaissir les bords de certaines pièces de cuir, sur la largeur souhaitée (différente selon les besoins des montages).
C’est une étape facilitant l’assemblage futur de plusieurs pièces, car s’il y a trop d’épaisseurs, la machine à coudre peut être endommagée (le mécanisme force s’il n’est pas adapté aux épaisseurs présentées).
Pour mettre en valeur les bords des pièces de cuir, l’artisane peut réaliser manuellement un filetage (liseré décoratif) grâce à un formoir (outil en buis).
Cette étape consiste à coller certaines pièces de cuir/tissu ensemble, en vue de leur assemblage futur, ou encore à encoller une pièce de cuir sur elle-même, pour certains montages (rembords…).
Le piquage est réalisé avec une machine à coudre, afin d’assembler les différentes pièces du sac. C’est cette étape qui donne la solidité définitive à l’article (l’encollage seul ne serait pas suffisant).
Il s’agit d’une machine à coudre triple entrainement, de type canon (bras horizontal) ou plate.
Le fil utilisé est spécifique pour la maroquinerie. Les couleurs de fil sont choisies par l’artisane en fonction des teintes des cuirs, pour qu’elles s’accordent, ou qu’elles tranchent afin de jouer sur les contrastes de coloris.
Parfois, l’artisane utilise aussi la technique de la couture main au point sellier. Il s’agit d’une couture réalisée avec 2 aiguilles et un fil de lin, poissé à la cire d’abeille/
« Les accessoires choisis pour la réalisation des articles, ont une fonction pratique, décorative ou les deux : boucles, dés, mousquetons, rivets, pressions, œillets, anneaux…
L’artisane peut aussi rajouter des éléments décoratifs sur la pièce en cuir (tressage, laçage…), ou utiliser d’autres techniques pour varier les finitions d’un article, lui donner un rendu nouveau.
Comme par exemple, la teinte manuelle, le moulage et l’embossage (impression en creux d’un motif) sur les cuirs de tannage végétal.
Selon les articles, la pose d’accessoires et le rajout d’éléments décoratifs peut intervenir avant l’encollage et l’assemblage.
Ces dernières étapes consistent à vérifier la qualité de l’article, s’assurer qu’il soit bien conforme à ce qui était prévu, enlever les traces de crayon d’argent, de colle et finaliser sa mise en forme en lui donnant le « tombé » souhaité (martelage des coutures au marteau rivoir sur une enclume, rembourrage pour donner du volume…).
... L'article est prêt à être porté !
Le nombre d’heures de travail pour la conception et la fabrication d’un article dépend des montages choisis, du nombre de pièces nécessaires, de leurs tailles, de leurs formes (les formes complexes sont plus longues à découper que les lignes droites),
mais aussi des finitions choisies pour l’article (teint-tranche ou non, laçage/tressage ou non, insertion de broderies ou non…).
Cela peut varier de quelques heures à plusieurs dizaines voire centaines d’heures…